L'histoire,la légende...


Il y a 50 ans: Tour 1964

Duel sur le volcan Auvergnat...

A 6 km du sommet: plus que neuf avec en première ligne: Jimenez, Poulidor, Anquetil et Bahamontès
A 6 km du sommet: plus que neuf avec en première ligne: Jimenez, Poulidor, Anquetil et Bahamontès

12 Juillet 2014

Il y a cinquante ans, déja un demi-siècle, se déroulait sur les pentes du Puy-de-Dôme le duel le plus marquant de l'histoire du Tour de France. Ce jour là, le Dimanche 12 Juillet 1964, au départ de la vingtième étape, Brive-Puy-de-Dôme, la France, passionnée et divisée en deux,  retient son souffle. D'un coté les "Anquetilistes", à fond derrière le Normand, attendent avec une certaine anxiété le verdict du volcan Auvergnat, de l'autre, les "Poulidoristes", un peu plus nombreux, attendent avec espoir un renversement de situation et une prise de pouvoir de leur Poupou réputé meilleur grimpeur.

Il faut dire que depuis le départ de Rennes, le 22 Juin, les exploits, les coups de théatre et les drames se succèdent sur ce Tour 64 qui, aux dires des connaisseurs, est un des plus beaux et des plus passionnants de l'histoire, sinon le plus beau... et je partage cet avis.

A 3 km du sommet: le "mano à mano" a commencé...
A 3 km du sommet: le "mano à mano" a commencé...

En cette année olympique, la rivalité entre les deux champions atteint de sommets, et la France paysanne et rurale espère enfin un triomphe de son "héros" Limousin face au surdoué Normand déja vainqueur à quatre reprises de la "Grande Boucle". Et les deux coureurs sont en grande forme: Anquetil vient de remporter Gand-Wevelgem et le Giro alors que Poupou s'est imposé au Critérium National et à la Vuelta.

Au matin de ce 12 Juillet, après de multiples rebondissements, l'écart entre les deux rivaux est de 56 secondes à l'avantage d'Anquetil. Et pourtant que de péripéties: 20 secondes perdues pour Poulidor dès la première étape sur la "cassure" de Lisieux suite à  une chute dans le final, une minute perdue à l'arrivée sur la piste cendrée de Monaco alors qu'il a sprinté un tour trop tôt: Anquetil lui a sprinté au bon moment et prend la minute de bonif'. Et que dire de la 14ème étape Andorre-Toulouse: dès le départ Poulidor, Bahamontès et Jimenez attaquent dans l'ascension du Port d'Envalira (2407m); Anquetil est laché tout de suite et est en perdition bien qu'"aidé" plus ou moins régulièrement par son fidèle Rostollan. Au sommet il accuse un retard de plus de 4 minutes sur le trio déchainé. Mais après une descente de "trompe-la-mort" il revient à mi-course sur Poulidor qui, victime d'un bris de rayons, s'arrête pour changer de vélo: le mécano le relance si fort qu'il le fait chuter ce dont profitent ses rivaux pour attaquer; de plus les commissaires font "étrangement" barrage et à l'arrivée à Toulouse il perd 2mn36... Plus que rageant !

A 2.5 km du sommet: personne ne veut céder...
A 2.5 km du sommet: personne ne veut céder...

Mais dès le lendemain il attaque dans le col du Portillon et remporte l'étape à Luchon reprenant 2mn43 à Anquetil. L'écart entre les deux rivaux n'est plus que de 9 secondes avant le "chrono" de Peyrehorade. Là, Poulidor est en train de faire jeu égal avec le Normand lorsqu'il crève: Antonin Magne, son directeur sportif, freine si brutalement que le mécano avec le vélo sur l'épaule, prêt à descendre de la voiture, est "éjecté": le vélo tombe dans le fossé, le mécano est blessé et Poupou doit aller lui-même récupérer le vélo dont le guidon s'est mis en travers. Bilan: 47 secondes de perdues qui s'ajoutent aux 9 secondes précédentes ce qui donne bien les 56 secondes de retard avant le Puy-de-Dôme. Tout va donc se jouer sur les pentes du volcan Auvergnat, sachant qu'il y a 1mn et 30 secondes de bonification aux deux premiers.

Les épaules se touchent; leur souffle et leur sueur se mélangent...
Les épaules se touchent; leur souffle et leur sueur se mélangent...

Mais au départ de cette étape décisive, coureurs, suiveurs et spectateurs sont encore traumatisés par la tragédie de la veille, sur l'étape Bordeaux-Brive, qui a endeuillé le Tour et par delà le pays tout entier. Sur la ligne de départ une émouvante et poignante minute de silence est observée en mémoire des neufs victimes de ce drame; neuf victimes qui était venues passer une journée de fête sur la route du "Tour": la plus grande tragédie de l'histoire du Tour (voir ici). Mais la vie et la course continuent: l'étape est très rapide et nerveuse, et à la sortie de Clermont-Ferrand, le peloton attaque la montée vers La Baraque, prélude au Puy-de-Dôme proprement dit. Les attaques fusent. A La Baraque, à 6 km du sommet, ils ne sont plus que neuf; un kilomètre plus loin, Adorni a "coincé" et ils ne sont désormais plus que quatre à l'approche de la terrible rampe finale de 4 km à 12 %: il y a là Anquetil, Poulidor, Julio Jimenez, le petit grimpeur d'Avila, et Fédérico Bahamontès, l'Aigle de Tolède, déja vainqueur ici-même en 1959 lors de l'étape contre-la-montre , année où il remporte le Tour.

Anquetil "aplatit" sur sa machine est en train de céder
Anquetil "aplatit" sur sa machine est en train de céder

Au niveau du péage, à 4 km de l'arrivée, Jimenez place un démarrage fulgurant, suivi peu après par Bahamontès: ni Poulidor, ni Anquetil ne peuvent suivre... Adieu les bonifications !

Il reste 3.5 km: le "mano à mano" commence et la légende est en train de s'écrire. Les deux Français montent côte à côte, au paroxysme de l'effort. Aucun ne veut céder. Leurs épaules se touchent. Leur souffle, leur sueur, la laine de leur maillot se mélangent: ils ne font qu'un. Mais peu à peu, Anquetil s'aplatit sur son vélo; il est à la limite de rupture. Et soudain, juste après la "flamme rouge", il cède un mètre, puis deux, puis trois. Poulidor ne se rend pas compte tout de suite, il est lui aussi à bloc" et ne peut accélérer, mais peu à peu l'écart s'est creusé. Dans un "état second", au milieu d'une foule en délire, le Limousin qui jette ses dernières forces est peut-être en train de gagner le Tour.

Poupou est parti: un motard le déséquilibre.
Poupou est parti: un motard le déséquilibre.

Un peu plus haut, Jimenez a franchi la ligne en vainqueur devant Bahamontès: mais qui s'en soucie ?! Tous les yeux et les esprits sont tournés vers les derniers hectomètres de l'ascension: Anquetil a "craqué" et voit même Adorni le dépasser. A son tour, Poulidor, au bout de lui-même, franchi la ligne et tous les chronos de France et de Navarre se déclenchent (l'ascension est télévisée en direct). Puis c'est Adorni qui en termine alors qu'Anquetil apparait au bout du replat final; il essaie de sprinter avec l'énergie du désespoir et coupe la ligne... Le chrono indique 42 secondes; le retard sur Poulidor ! Le Normand garde le maillot pour 14 secondes, mais les deux champions complètement "vidés" sont exsangues. Le Tour n'a pas basculé. Peut-être la faute à l'erreur de braquet de Poulidor et à son mensonge à Antonin Magne..!!?? On ne saura jamais !

Anquetil en perdition est poussé par un spectateur.
Anquetil en perdition est poussé par un spectateur.

Le surlendemain, le Mardi 14 Juillet, "Maitre Jacques" remporte la dernière étape, Versailles-Paris contre-la-montre, avec 21 secondes d'avance sur Poupou plus 20 secondes de bonif' et empoche ainsi son cinquième Tour de France avec 55 secondes d'avance sur son grand rival et 4mn44 sur Bahamontès.

Un Tour qui pendant trois semaines a passionné et divisé la France. Un Tour dont on parle encore aujourd'hui. Un Tour élu "Tour des Tours" par un jury de spécialistes. Un Tour grace auquel je suis sur un vélo depuis cinquante ans !

Merci à ces deux champions unis dans la gloire et la souffrance...

"Vive Anquedor, vive Poulitil...", ainsi que l'écrivait Abel Michéa, journaliste sportif à "L'huma".

Plus tard il s'est dit que si Poulidor avait offert assez d'argent aux deux Espgnols ces derniers auraient laisser "filer" la victoire... Mais ce n'était pas le genre de la maison et surtout pas le genre d'Antonin Magne dont la devise imprimée en "en-tête" de tous ses courriers était la suivante: "La gloire n'est jamais où la vertu n'est pas" . Explicite !

Devise affichée en tête du site du club...

Il y a 30 ans: Vuelta 1984

Caritoux: L'exploit "zappé" et oublié ou l'histoire d'une injustice médiatique...

Clm dans le Ventoux
Clm dans le Ventoux

6 Mai 2014

Il y a 30 ans jour pour jour, Eric Caritoux, l'enfant de Flassans, remportait le Tour d'Espagne à la surprise générale au nez et à la barbe des coureurs Espagnols dont Alberto Fernandez, Pedro Delgado, Gorospe...etc.

Un véritable exploit qui aurait du rester dans la mémoire du cyclisme, mais qui a été "zappé", à l'époque, et carrément oublié par les médias sportifs. Ah ! Si cette Vuelta avait été remportée par un Fignon ou un Hinault on en aurait parlé pendant des "lustres" et on en parlerait encore. Oui mais voila, Eric était un garcon discret et peu connu, à l'époque, du grand public et n'était pas un "bon client" pour les journalistes qui préfèrent les "grandes gueules".

Au départ de cette Vuelta, le 17 Avril 1984, il est professionnel depuis un an au sein de l'équipe "Skil" patronnée par Jean De Gribaldy qui l'avait repéré chez les amateurs en 1982. Il faut dire que cettte année là, il avait frappé un grand coup, alors qu'il était encore amateur au CC Carpentras, en battant Laurent Fignon de près de 2 mn dans le clm du Ventoux et remportant du même coup le Tour du Vaucluse devant ce même Fignon et le grimpeur Suisse Urs Zimmerman: Fignon mauvais perdant avait dit qu'il s'était fait tirer par les motos. Caritoux n'avait bien sur pas apprécié et l'année d'après, sur le même Tour du Vaucluse, alors que cette fois il venait de passer "pro", il "remettait le couvert" et mettait encore 2 mn à Fignon sur le Ventoux. Et cette fois le Parisien ne trouva rien à redire: mais depuis cette épisode une certaine inimitié subsista entre les deux coureurs.

Récup' après l'étape
Récup' après l'étape

L'équipe "Skil" a été engagé par son directeur sportif pour participer à ce 39ème Tour d'Espagne avec son leader Sean Kelly mais sans Caritoux qui n'est "pro" que depuis un an, bien qu'il ait remporté le Tour du Haut-Var en début de saison. Mais l'Irlandais, qui a déja gagné cette saison Paris-Nice, le Critérium International, le Tour du Pays Basques, Paris-Roubaix, Liège-Bastogne-Liège, accuse la fatigue et décide de renoncer à la Vuelta, Pour ne pas avoir à rembourser l'organisateur, J. De Gribaldy décide quand même d'envoyer une équipe montée en toute hate et téléphone à Caritoux, qui était dans ses vignes, pour lui dire qu'il devait être au départ de la Vuelta 3 jours plus tard !! L'équipe a carte blanche et n'a aucun impératif de résultats.

Caritoux "emmène" devant Fernandez, Pollentier...
Caritoux "emmène" devant Fernandez, Pollentier...

La première semaine est controlée par les équipier de Moser, qui a remporté le prologue et porte le maillot "amarillo".

Mais lors de la septième étape, la montagne fait son apparition avec l'ascension de quatre cols dont l'Alto de Rassos de Peguera au sommet duquel est tracée l'arrivée. Lors de cette ascension, Caritoux passe à l'offensive et remporte l'étape devant le jeune Pedro Delgado et le Colombien Corredor (voir ici). Le grand favori, Alberto Fernandez perd 1 mn. La note est beaucoup plus "salée" pour d'autres favoris: Moser perd 5 mn, Gorospe perd 6 mn, Lejaretta 10 mn, Saronni plus de 20 mn. Delgado s'empare du maillot "amarillo" devant Caritoux qui suit à 11 secondes. La Vuelta est enfin lancée...,mais pas terminée !

Avec le maillot "amarillo"
Avec le maillot "amarillo"

Et elle bascule le 29 Avril lors de la 12ème étape dont l'arrivée est jugée au sommet des "Lagos de Covadonga". Lors de cette ascension mythique, le grand favori, Fernandez, déja 3ème l'année précédente derrière Hinault, passe à l'attaque et fait le forcing pour décrocher le Vauclusien: peine perdue, l'enfant de Flassans, s'accroche et dans le final il "contre" avec le grimpeur Allemand Dietzen qui remporte l'étape d'une demie-roue devant Caritoux (Voir ici). Pedro Delgado cède 1mn30 et abandonne son maillot à Caritoux qui devance Fernandez de 32 secondes... Extraordinaire !   L'entourage de l'Espagnol reste néanmoins optimiste: ne reste-t-il pas deux "chronos" qui devraient être favorable à Fernandez ?

Mais en Espagne cette prise de pouvoir d "el Francés" a du mal à passer et l'ambiance devient de plus en plus hostile envers l'enfant du Ventoux. Et cette hostilité atteint son paroxysme lors de la 14ème étape, un contre-la-montre sur les pentes de l'Alto de Naranco. Tout au long de l'ascension, sous des trombes d'eau, c'est du délire: les crachats fusent, des journaux sont jetés dans ses roues, des parapluies font mines d'être mis dans ses rayons, les insultes et gestes menaçants s'enchainent... Hallucinant !  Mais Caritoux reste concentré et à l'issue de ce chrono de la haine, remporté par l'Espagnol Gorospe, il finit second reprenant même 5 secondes à Fernandez qui pointe désormais à 37 s.

Mais l'ambiance se dégrade aussi lors des cérémonies protocalaires et il faut une escorte policière au nouveau maillot "amarillo" pour se rendre au podium... Incroyable !

Caritoux ch. de France en 1988
Caritoux ch. de France en 1988

Et il reste six étapes dont un chrono de 33 km la veille de l'arrivée !

Dans les jours qui suivent les pressions se multiplient, y compris financières... Une "offre" est faite à la "Skil" (voir ici) par les dirigeants de la "ZOR", l'équipe de Fernandez et Chozas: 100.000 Fr pour laisser "filer" le maillot, sachant que le prix du vainqueur est seulement de 40.000 Fr !

Après concertation avec ce qui reste de son équipe, Caritoux refuse: une "gagne" sur un grand Tour ne se vend pas.

Le 5 Mai, c'est le chrono décisif et avec 37 s d'avance on est inquiet pour le Vauclusien.

Mais à l'issue d'un chrono à nouveau héroïque, remporté une nouvelle fois par Gorospe, il parvient à sauver son maillot.

Tour 1984 acec Fignon, Hinault et Lemond
Tour 1984 acec Fignon, Hinault et Lemond

Le lendemain, 6 Mai 1984, il remporte le Tour d'Espagne avec 6 secondes d'avance; le plus petit écart jamais enregistré sur un grand Tour !

Il est seulement le septième Français à remporter la Vuelta après Dotto, Stablinski, Anquetil, Poulidor, Pingeon, et Hinault. Après lui, seul Jalabert, en 1995, y parviendra !

Alberto Fernandez Blanco, lui, n'aura plus jamais l'occasion de la remporter: quelques mois plus tard il meurt avec son épouse dans un accident de la route, laissant un orphelin de 3 ans, Alberto Junior, qui passera "pro" en 2008.

Quant à Caritoux il ne "récoltera" pas les retombées médiatiques qu'un tel exploit aurait mérité, mais il continuera son petit bonhomme de chemin.. L'année d'après il revenait sur la Vuelta avec son leader Kelly et terminait 6ème. Plus tard il remportera un nouveau Tour du Haut-Var, une étape du Midi-Libre, une étape de Paris-Nice au Ventoux, un trophé des grimpeurs, 2 titres de champion de France sur route (88 et 89), une victoire au Mt Faron, la Ronde d'Aix..etc,etc et participera à 12 Tours de France

Encore aujourd'hui dans "son" Ventoux
Encore aujourd'hui dans "son" Ventoux

D'autres beaucoup plus médiatisés n'ont pas la moitié de son palmarès !

Mais comme il me le disait récemment: "C'est la vie !"

Mais ce tourbillon médiatique ne lui a pas manqué et il n'a pas changé. Il est toujours aussi discret et parfois on peut le croiser en vélo aux alentours de "son" Ventoux quand ses vignes lui laissent un peu de temps ! On le croise aussi souvent sur certaines courses comme invité d'honneur ou chauffeur de VIP.

Et s'il n'avait pas le bon profil médiatique pour les journalistes TV, nous on l'aime comme ça !

Voir un article du "Populaire"  ici

Voir aussi le très bel article de l'UNCP  ici

Il y a 45 ans, le 13 juillet 1967 ...


Drame sur le Ventoux...

13 Juillet 2012

 En ce début de matinée,la chaleur s'est déja installée sur Marseille,ville départ de la 13ème étape du Tour de France,dont l'arrivée est prévue à Carpentras juste après avoir franchi le Mt Ventoux,et les prévisions météo sont claires:une chaleur caniculaire va s'abattre sur les coureurs lors de cette étape qui restera dans l'histoire "l'étape de la soif"...

Avant le départ ,le docteur Dumas,médecin chef du Tour,prévient:" si il y en a qui font les cons,on aura des morts"...Funeste prémonition.

Et en effet le thermomètre flirte avec les 40° tout au long de l'étape,et pour les coureurs c'est la "chasse à la canette".Il faut savoir qu'à cette époque les ravitaillements ne sont pas autorisés et les coureurs se débrouillent comme ils peuvent,et il n'est pas rare de les voir "dévaliser" les bars: lors de ces "opérations" ils prennent tout ce qui leur tombe sous la main:eau bières vin alcools etc...!

Au sommet du "Géant de Provence" la température est de 35° et au milieu de ce paysage lunaire, frappé de plein fouet par les rayons du soleil,les coureurs,dégoulinants de sueur,avancent tant bien que mal:Poulidor,vainqueur au sommet deux ans plus tôt,qui avait attaqué avec Julio Jimenez dès le pied du Ventoux,a laissé "filer" ce dernier et vient d'être repris par un petit groupe où figurent Pingeon (maillot jaune),Gimondi,Janssen et Balmanion.Derrière ,un petit groupe avec Aimar,Letort,Castello vient de décramponner Simpson.Un Simpson exsangue,le regard vide et qui subitement se met à zigzaguer avant de s'affaisser sur la route:quelques spectateurs,n'imaginant pas le drame qui est en train de se jouer,le remettent en selle,le poussent et "Major Tom" repart en zigzaguant sur quelques dizaines de mètres avant de s'écrouler dans la caillasse surchauffée.Aussitôt une infirmière présente sur le bord de la route entame une séance de bouche à bouche avant d'être relayé par le docteur Dumas qui tente de le réanimer pendant quarante minute avant qu'il ne soit évacué par hélicoptère sur l'hopital d'Avignon où le décès est prononcé à 17h40.

C'est un choc terrible pour les coureurs et tous les suiveurs.Le lendemain lors de l'étape Carpentras-Sète le peloton annéanti laisse la victoire à Barry Hoban,l'ami et l'équipier de Simpson,qui épousera quelques années plus tard Mme Simpson.

Le Ventoux avait été fidèle à sa légende,lui qui avait déja failli "prendre" Malléjac victime d'un terrible "malaise" en 1955 (suite à ce malaise son soigneur avait été exclu du Tour ! ),lui qui avait aussi "précipité" la fin de carrière de Kubler victime d'une extraordinaire "défaillance" sur ses pentes toujours en 1955,avant de s'en prendre à Merckx et Van Den Bosche admis sous la "tente" à oxygène en 1970,tout comme Gayant en 1987.Mais était ce bien le Ventoux le responsable...???

Le nom de Simpson est pour toujours "accolé" à ce drame,et on en oubli son riche palmarès  :Tour des Flandres 1961,maillot jaune sur le Tour 1962,Bordeaux-Paris 1963,Milan-SanRemo 1964,champion du monde en 1965,Tour de Lombardie 1965,Paris-Nice 1967...

Dommage que tel Icare,il ait voulu aller trop haut...Il s'y est brulé les ailes...!!!

 En 1968 les premiers controles antidopage arrivaient et les ravitaillements n'allaient pas tarder à être autorisés ! 

Il y a 40 ans : Paris-Nice...

Poupou se paie le Cannibale...!

Miroir du Cyclisme Mars-Avril 72
Miroir du Cyclisme Mars-Avril 72

16 Mars 2012

En ce Dimanche 16 Mars 1972,la cause parait entendue avant le départ du clm du col d'Eze.
Après une semaine de bataille acharnée entre Merckx et Poulidor,le "Cannibale",avec une avance de 16 secondes sur "Poupou",semble avoir course gagnée...C'est du moins l'avis de la grande majorité des journalistes dont certains ont déja écrit leur article sur la victoire d'Eddy,la 4ème consécutive après 69,70 et 71.Il n' a jamais perdu Paris-Nice depuis que le clm du col d'Eze a été instauré en 1969:cette année là il avait d'ailleurs battu Anquetil et l'avait même rejoint lors du chrono...!

Poulidor déja second en 1966 derrière Anquetil (dans une édition qui avait fait couler beaucoup d'encre...!) et en 1969 derrière Merckx semblait devoir se contenter à nouveau de la deuxième marche du podium...

Mais sur les hauteurs de Nice, l’incroyable allait se produire. C’est un Poupou déchaîné qui martelait ses pédales devant des suiveurs ébahis. Les chronos s’affolaient. Pourtant, Merckx conservait sa belle allure, alors que celle de Poulidor était plus heurtée. Mais le Français allait plus vite que son rival belge. Au terme d’une lutte aux forceps, Merckx déboursait 22 secondes et quelques illusions. Pour six petites secondes, Raymond Poulidor remportait la Course au Soleil. Bouclant les 9,5 km en 20’04, il établissait au passage un record qui devait longtemps demeurer inégalé.

Sur le podium le "roi" Eddy était prostré..."C'est pas possible,c'est pas possible..." répétait-il sans cesse !

Les journalistes n'avaient plus qu'à réécrire leur article...

Le lendemain Poulidor partageait la Une de la presse nationnale avec G. Pompidou

L'année suivante il récidivait et l'emportait à nouveau devant Zoetemelk et Merckx;il allait avoir 37 ans...